La visite des tunnels ferroviaires est une expérience passionnante et enrichissante. Néanmoins, avant de se lancer dans une telle aventure, il est indispensable de connaître et de respecter certaines règles que nous vous rappelons dans cette page, que ce soit pour votre sécurité ou pour éviter toute infraction.
Même si cela parait évident, il est utile de rappeler que la circulation sur les voies ferrées en service ou sur leurs abords est strictement interdite, comme mentionné à l’article L2242-4 du code des transports :
« Est puni de six mois d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende le fait pour toute personne [...] de pénétrer, circuler ou stationner sans autorisation régulière dans les parties de la voie ferrée ou de ses dépendances qui ne sont pas affectées à la circulation publique, d’y introduire des animaux ou d’y laisser introduire ceux dont elle est responsable, d’y faire circuler ou stationner un véhicule étranger au service, d’y jeter ou déposer un matériau ou un objet quelconque, d’entrer dans l’enceinte du chemin de fer ou d’en sortir par d’autres issues que celles affectées à cet usage ».
Ces dispositions ne se limitent pas au Réseau Ferré National, mais à l’ensemble des voies ferrées présentes sur le territoire (réseau RATP, lignes privées, lignes touristiques, etc.), y compris celles qui sont inexploitées, fermées ou déclassées et dont la voie n’a pas été déposée.
En conséquence, et sauf si vous travaillez dans une entreprise ferroviaire et que vous agissez dans le cadre de vos prérogatives professionnelles, il est strictement interdit de pénétrer sur les voies ferrées en service et donc dans les tunnels.
Le tunnel de Genestouze (43) sur la ligne Saint-Germain-des-Fossés - Nîmes
La photo a été prise en toute sécurité à l’occasion d’une visite de chantier.
Les tunnels inexploités sont les ouvrages situés sur les voies ferrées qui ne sont plus exploitées commercialement mais dont la voie toujours présente, y compris les lignes officiellement fermées ou déclassées. Comme indiqué dans le paragraphe précédent, ces voies ferrées restent soumises aux dispositions du code du transport et leur accès est donc interdit, sauf disposition locale contraire.
Le tunnel de la Ceppe (63) sur la section fermée entre Ussel et Laqueuille
Les tunnels abandonnés sont les ouvrages situés sur les lignes dont la voie a été déposée. La visite de ces ouvrages reste soumise au respect de la propriété publique ou privée de leurs propriétaires, y compris des voies d’accès. Il est donc indispensable d’obtenir les autorisations nécessaires pour accéder aux ouvrages et pour les visiter.
Certains ouvrages sont librement accessibles par des chemins ou sentiers publics. Dans ce cas, il convient cependant d’être particulièrement attentif lors de la visite de ces ouvrages et de prévoir un bon éclairage. Ils peuvent être en mauvais état, encombrés de matériaux ou déchets, et le sol est souvent pierreux, boueux, humide, glissant et parfois inondé. Les risques de blessures sont importants.
Tunnel de Lagrange (42) difficilement accessible
Certains tunnels sont par ailleurs frappés d’une interdiction d’accès par des arrêtés communaux ou préfectoraux. Leur visite est donc impossible, même s’ils ne sont pas explicitement fermés.
Le franchissement du tunnel de Sirod (39) est interdit par arrêté, bien que librement accessible.
Certains tunnels abandonnés ont été grillagés ou murés pour diverses raisons, notamment pour préserver la faune (chauve-souris notamment) ou pour des raisons de sécurité (tunnel en mauvais état et/ou dangereux). Il est important de respecter cette interdiction et de ne pas pénétrer dans les tunnels par effraction.
Le Tunnel de Beaulieu (24) fermé par un grillage (zone naturelle protégée)
Quelque soit la situation rencontrée, il est indispensable de respecter les lieux et les éventuelles interdictions, de ne pas abîmer ou fracturer les barrières ou clôtures et de ne pas chercher à pénétrer dans les lieux par effraction.
Certains tunnels ont été reconvertis pour d’autres activités, comme des caves vinicoles, des caves d’affinage de fromages, des champignonnières, etc. Ces ouvrages sont fermés et leur accès est donc strictement interdit.
Le tunnel de la Collonge à Ambierle (42) reconverti en cave d’affinage de fromages
Sans parler des anciennes voies ferrées transformées en route, de nombreuses lignes ferroviaires abandonnées sont aujourd’hui réaménagées pour la randonnée et les mobilités douces : piétons, cyclistes, cavaliers ou vélo-rails. A ce titre, trois types d’aménagement différents doivent être distingués, tels que repris ci-dessous.
Ils empruntent le tracé de lignes restées en bon état général mais n’ayant subi aucun aménagement particulier. Transformé en chemin piéton ou carrossable, l’infrastructure a bien souvent été laissée à l’état brut et les tunnels ne sont généralement pas aménagés. Il convient de s’équiper de bonnes chaussures de marche et de prévoir un éclairage pour les traverser.
Le tunnel de Bougès (48) sur le tracé du GR 70
Une voie verte est une voie de communication autonome réservée aux déplacements non motorisés, tels que les piétons et les vélos. Les voies ferrées désaffectées sont l’un des supports privilégiés de développement des voies vertes, qui s’inscrivent dans une démarche d’aménagement du territoire à des fins ludiques et touristiques.
L’infrastructure est spécialement revue et corrigée dans un esprit sécuritaire pour permettre un accès à tous les publics. Une signalétique particulière et explicative est mise en place. Le ballast est généralement gratté et remplacé par un sol adapté. Les tunnels d’une certaine longueur sont souvent éclairés. Compte tenu de leurs pentes modestes, ces parcours se prêtent merveilleusement à de jolies promenades familiales en toute sécurité.
Vous pourrez retrouver sur le site de l’association nationale des Voies Vertes de France les itinéraires situés près de chez vous : https://www.af3v.org.
Le tunnel de Revigny (39) sur la voie verte « La Voie PLM »
Certaines voies ferrées ont été transformées en vélo-rails grâce au concours d’associations qui ont obtenu une concession d’exploitation touristique. Dès lors, des trajets sont ouverts au public dans une ambiance beaucoup plus ferroviaire puisque la voie reste intacte et que l’on roule dessus avec des petites nacelles à pédales : les vélo-rails. Mieux que les trains touristiques, ces parcours permettent de découvrir à vitesse lente la véritable dimension des infrastructures ferroviaires, ponts, viaducs et tunnels.
Le site de la Fédération Nationale des Vélo-rails de France vous permettra de découvrir leur localisation : https://veloraildefrance.com.
Le vélo-rail du Velay à Dunières (43)
Dernière mise à jour de la page : 6 juin 2024